Voilà, je suis de retour après une jolie escapade en famille. Je n'ai pas dessiné durant ces vingt jours, enfin presque pas. J'ai préféré filmer avec l'I.Pod de mes enfants, et j'ai pris énormément de plaisir. Avec des applications aussi faciles que ludiques, j'ai pu, chaque soir venu, monter et mettre en musique les images tournées dans la journée. Cela m'a même ouvert de belles perspectives pour mon projet de documentaire sur la classe des petits U.L.I.S. Je vous reparlerai de tout cela le moment venu, restons pour l'heure dans le blanc immaculé et presque irréel de cet été.
Je me suis beaucoup baigné, moi qui de coutume aime autant l'eau qu'un chat. A chaque bain, dans une eau "bonne", j'ai pensé à Camus et je l'ai un peu plus aimé. D'ailleurs, il faudrait lire Camus uniquement dans l'eau, la gorge salée et la peau caramel.
Je suis allé au bout du monde, à l'endroit même où s'est suicidé le plus grand philosophe du vingtième siècle, Walter Benjamin. L'homme fut vendu aux nazis par des passeurs peu scrupuleux, alors qu'il devait regagner l'Amérique à bord d'un bateau. Préférant se décrocher une dent de cyanure plutôt que de tomber dans les bras de l'oppresseur, Benjamin fit disparaître son dernier manuscrit. Selon la légende, la pochette de cuir qui contenait son oeuvre aurait été récupérée par une âme amicale et se trouverait en lieu sûr. Comme j'aime la mer grâce à Camus, j'aime Portbou à cause de Benjamin. Tout le monde devrait lire "L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique" et "Petite histoire de la photographie". Ces deux recueils sont non seulement très courts mais d'une clarté étincelante.
Je n'ai pas dessiné... Enfin presque pas. J'ai simplement repris ma série "
Cristal noir : l
'aventure automatique" dont le concept consiste à prendre un stylo "bic" noir neuf, et d'arrêter le dessin quand il n'y a plus d'encre. Je n'en ai réalisé qu'un, et je vous l'offre.
Demain,
Corsica Epistolarium reprend...