jeudi 13 juin 2013

Micropost: mais qui est Pascal????


J'ai connu Pascal au début des années 90 à la faculté de lettres d'Aix-Marseille. Nous portions les cheveux longs comme on porte son mal en patience. Nous ressemblions à pas grand chose, mais nous plaisions. A l'époque, lorsqu'on faisait de la peinture, il fallait mettre de l'épaisseur, de la matière, du "gloubiboulga", du "tartinage", il fallait envoyer la sauce. Les artistes de références étaient Barcelo, Tapiès, et nos professeurs nous berçaient au rythme singulier des écrits de Georges Didi Huberman. Avec Pascal, nous avions très vite retenu la leçon. Surtout moi, qui passais mes nuits à travailler mes fonds comme un pâtissier prépare ses génoises. Mon ami lui, avez une peinture un peu plus intellectuelle que la mienne, moins marseillaise. Une pratique de toute beauté qui m'a beaucoup influencé. Il arrivait comme personne à travailler la matière tout en se jouant de la figure. Ses toiles étaient d'une grande virtuosité technique. Alors, durant toutes nos études, jusqu'à l'agrégation, nous nous sommes tirés la bourre. C'était à celui qui apporterait LA TOILE, celle qui ferait se renverser les murs de la faculté. Souvent, nous nous aidions à monter nos travaux au 5° étage. En effet, pour des raisons de transports, nous travaillions tous les deux sur des peintures modulables. C'est rigolo de voir comment une contrainte technique peut devenir un concept. Les peintures-objets se montaient et démontaient comme d'immenses Puzzles. Parfois, pour être notés en 5 minutes, nous passions des heures à retrouver l'ordre des différentes pièces à assembler. Mais quel bonheur de découvrir les trouvailles de mon concurrent le plus direct. Merde, pourquoi j'y ai pas pensé avant lui, était la phrase que je prononçais le plus souvent.
Aujourd'hui, Pascal enseigne dans une autre Académie que la mienne. Comme il était étudiant, il est professeur. C'est ce que l'on peut rêver de mieux lorsque l'on est élève. Et le pire, c'est qu'il m'influence encore. Nous n'avons plus les cheveux longs, mais nous portons les cheveux blancs comme l'on porte son mal en patience.
 Le 18 juin, comme chaque année, je le retrouverai au festival Courts Toujours de Hyères (un festival qu'il n'a pas créé, mais qu'il a porté à bout de bras durant de nombreuses années) et une fois de plus, nous allons nous tirer la bourre: mais cette fois, par vidéos d'élèves interposées. Jusqu'à présent, nous mangions ensemble sur une terrasse de la vieille ville, moi mon maxi hamburger frites, lui, sa salade niçoise prout-prout. J'espère qu'il en sera de même cette année.

6 commentaires:

Blogger arts plastiques a dit...

Tes madeleines sont bien poilues mais tu sais en tirer le meilleur.

jean-marie M

13 juin 2013 à 20:48  
Blogger arts plastiques a dit...

précision pour les plus jeunes:je faisais référence à la madeleine de Proust bien sûr qui pour ceux qui ne le savent pas est un moyen d'écrire un roman en revisitant les souvenirs.

14 juin 2013 à 10:45  
Anonymous Olivier. a dit...

Salut Jean-Marie, je pense que tout le monde avait compris. Sauf les incultes, mais ils ne regardent pas ce blog. J'espère que tu vas bien?? Cela me fait extrêmement plaisir de te lire. Allez, à dopo...

15 juin 2013 à 19:43  
Anonymous L. a dit...


Un Post où l'on ressent toute la niaque, Joie, audace, dépassement de soi et bien plus encore !... Tout cela, porté par cette très belle Amitié qui vous est propre! Cadeau quotidien de votre beau parcours !! ;)
Alors, demain, savourez bien ces instants autour de la table et puis, "bonne bourre" au festival "Courts Toujours" ! ^^

17 juin 2013 à 16:47  
Anonymous Olivier. a dit...

C'est lui qui a gagné. C'est moche...

20 juin 2013 à 19:20  
Anonymous L. a dit...


Il t'a charrié ??? ;)... Il faut bien un Gagnant... ! ;)

25 juin 2013 à 17:15  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil