mercredi 23 avril 2014

Le vieux con cinéphile.


Le vieux con cinéphile radote, et c'est ça qui est bien...
Je m'étais juré de ne plus aller au cinéma et d'attendre que les films qui m'inspiraient passent sur Canal plus. Et puis, comme tous les drogués du 7° art je suis retourné dans les salles obscures. J'étais certain d'être déçu. Je dirai même mieux, j'aurais été déçu de ne pas être déçu. Et bien, j'ai été trèèèès déçu. J'ai enchaîné les grosses merdasses comme le cafetier enchaîne tables et chaises à l'heure de la fermeture.
 Mais voilà, la Cité du livre d'Aix a eu l'excellente idée de faire un cycle sur le cinéma fantastique: une petite histoire du fantastique, 9-29 avril 2014.
Lundi j'ai vu "L'année dernière à Marienbad" (Resnais, 1961).
Hier, j'ai retrouvé le sucre du cinéma, le nectar de la pellicule, l'ivresse du grand écran... Si "Les 400 coups" (Truffaut, 1959) reste mon film sur l'enfance, Carrie ( Brian de Palma, 1976) est définitivement celui des douleurs de l'adolescence. La scène d'ouverture dans le vestiaire pour filles où la vapeur d'eau chaude joue le voile de l'isolement entre Carrie et le groupe de pestes, est une merveille. Le travelling inscrit dans un sublime ralenti est un modèle du genre. Et que dire de la scène du bal!!! Je n'ai pas honte de l'avouer, mais j'ai été ému aux larmes par cette séquence d'une rare beauté. Je n'ai pu m'empêcher de glisser vers ma femme et de lui murmurer à l'oreille: as-tu déjà vu une scène aussi forte??? Quel plaisir de voir un metteur en scène se poser des questions sur la mécanique du cinéma!!! De Palma est un immense cinéaste et il nous le prouve dans cette scène où il use du principe des split screen que Tarantino a allègrement emprunté pour notre (mon) plus grand plaisir. C'est un cinéma baroque un opéra décadent auquel nous assistons, un cinéma qui ne se fait plus...
En sortant de la séance, je croise deux jeunes garçons de 15 ans, je le sais car ils me l'ont dit. Je ne peux m'empêcher de les interroger.
- Vous avez aimé ???
C'est le plus grand qui me répond.
- C'est mon père qui nous a dit de venir. Et il a eu raison. C'est magnifique. Cent fois mieux que toutes les merdes qui sortent. Là, on attend 17h et on se fait la "Mouche" ( David Cronenberg, 1987).
- Bravo!!!
Il y a encore des parents dans ce bas monde!!! Il y a surtout une jeunesse qui ne se laisse pas enfumer.
Ce soir, sur Arte, je re-re-re-regarderai "Vincent, François, Paul et les autres" (Claude Sautet, 1974). Reggiani, Montand, Piccoli, Depardieu des cigarettes et de la fumée, qui dit mieux????

2 commentaires:

Blogger Marcus a dit...

En parlant de vieux con cinéphile, je me sens interpelé et c'est l'occasion de te faire un coucou. Moins je vais au cinéma, plus j'aime mes "vieux" films. De Sautet, les deux avec Auteuil sur Arte n'étaient pas mal non plus ("Un cœur en hiver" et "Quelques jours avec moi"), mais "César et Rosalie" reste mon meilleur souvenir avec "Vincent…".
Un ami a trouvé "génial" le dernier Wes Anderson qui m'a profondément ennuyé : format ridicule, couleurs à déféquer, aventures qui feraient croire que personne n'a lu de BD d'avant Tronheim. Bonnes vacances, ami !
PS: tu penses à un petit dessin sur la Sainte-Victoire pour I.MAG ?

29 avril 2014 à 10:41  
Anonymous ∟. a dit...

Il est super ce dessin de Carrie ensanglantée ! Un film qui me rappelle l'été de mes 14 ans !!!

"Vincent..." Héhé ! Je savais que toi aussi tu serais derrière ton écran ce soir là ☼ ! Clope et verre à la main à chaque scène c'est juste fou ! Des acteurs au top !... La crise de l'infactus j'adooore !!.. et aussi...... et puis......et quand....... ah oui la scène où....... !!!! ^^...

7 mai 2014 à 17:17  

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